Holi : festival haut en couleurs - Mars 2004

Publié le par Christine Régnier

Samedi matin, j’avais prévu de faire beaucoup de choses, d’autant que jeudi, c’était bandha maoïste (grève) et que j’avais été bloquée toute la journée.

Au moment où j’allais sortir de la Guest House, mes amis de la réception m’arrêtent et me disent : « ne sors pas, c’est Holi, tu vas être peinte de la tête aux pieds » !
C’était déjà le déchaînement complet dans la rue ! Il y avait des jeunes sur toutes les terrasses, au cinquième étage, qui lançaient des petits sacs remplis d’eau dans le meilleur des cas et de peinture la plupart du temps. Parfois, des seaux passaient par-dessus bord, inondant généreusement les touristes qui s'étaient aventurés dehors. Certains visages avaient déjà toutes les couleurs de l’arc en ciel pour parfois finir noirs ou marrons, les vêtements étaient ravagés, le bitume multicolore… Les attaques fusaient de n’importe où, sans préambule et traverser la rue pour aller déjeuner relevait de l’héroïsme… Holi est un des jours de Shiva, donc une fête religieuse. Mais c’est surtout, d’après ce que j’ai vu, un jour de défoulement total, où tout est permis, y compris – et peut-être surtout – chopper les jolies touristes et les peloter sans vergogne sous couvert de peinturlurage ! Des bandes en moto passaient dans la rue, telles des hordes sauvages, klaxonnant et hurlant, et lançant des projectiles colorés à qui mieux-mieux.
Tout cela a l’air sympathique a priori, mais j’ai vu une américaine en état pitoyable, sanglotante et ravagée de couleurs. Apparemment, elle avait subi une attaque un peu dure et elle était très secouée… Et Julie, qui a fait quelques centaines de mètres dans Thamel pour aller saluer une amie anglaise qui partait, est rentrée couverte de peinture et comptait quelques beaux hématomes nés d’un combat sans merci. Nous voilà au temps de nos anciens carnavals où tout était permis, et, si je trouve ça assez sain à défaut d’être saint, ça ne m’a pas tentée du tout. J’ai renoncé à toutes mes activités programmées, comme beaucoup de touristes et d’autochtones, d’ailleurs. La ville était presque aussi paralysée que par un jour de grève ! Et pas question de risquer l’appareil photo hors de l’appart’ ! Je me suis donc contentée de traverser hardiment la rue deux fois pour aller manger, sans dommage !

Publié dans Culture

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