Première graine pour le restaurant plantée en terre népalaise ? 3 mars 2004

Publié le par Christine Régnier

Mission à l’Alliance Française (préparer un repas français pour trente convives) accomplie !

La collaboration avec mes deux aides s’est plutôt bien passée, même si le cuisinier du lieu, un Népalais d’un certain âge, n’a pas montré d’enthousiasme, c’est le moins qu’on puisse dire. On a eu quelques petites tensions de territoire culinaire, mais je ne me suis pas formalisée, comprenant en tant que cuisinière qu’une telle intrusion n’est pas forcément agréable.

Au menu : des valeurs sûres que nombre de mes convives des 20 dernières années connaissent par cœur. Assiette individuelle d’entrées : Tapenade (énorme succès : elle a fait fureur, même si les olives en bocaux qu’on trouve ici n’ont aucun goût selon moi), caviar de carottes, pâté aux champignons, + jolie déco ; tourtes aux petits légumes ; gâteaux de crêpes au citron.

Il y avait le personnel de l’ambassade, l’épouse de l’ambassadeur, des membres du personnel de l’Alliance bien sûr, des francophones de KTM, et quelques Népalais. En tout 24 personnes. Tout s’est passé sur du velours et les convives se sont régalés.

J’ai reçu les mêmes retours que d’habitude, avec une joie supplémentaire pour les Français parce qu’ils sont quand même un peu privés de bonne cuisine française.

De l’avis général, il faut vraiment que j’ouvre un restaurant français à Thamel. Même la femme de l’ambassadeur y est favorable et elle m’a dit vouloir s’inscrire à un atelier de cuisine si j’en fais un, ainsi que deux autres jeunes femmes de l’ambassade. Elles m’ont indiqué des organismes à contacter en m’encourageant à enseigner, la cuisine ou autre chose. Ils m’ont parlé aussi de choses auxquelles j’avais pensé : si j’ouvrais un restau français, il faudrait que je vende des produits maison de qualité ; tapenade obligatoire (y compris pour les Népalais qui aiment les aliments relevés), confitures, etc. J’ai plein d’idées et on a évoqué la culture nouvelle des oliviers au Népal. Il y a de belles perspectives de développement en matière d’agriculture ici, et la création d’un jardin bio hors de KTM constitue un aspect intéressant dans le cadre du développement durable. Je vois bien un joli petit établissement avec un joli jardin, une petite boutique de bons produits maison, de spécialités à emporter en trek… Bref ! KTM semble prêt à m’accueillir les bras ouverts et les idées ne me font pas défaut, comme d’habitude. Le fait de développer plusieurs secteurs en même temps ne constitue pas un obstacle ici, au contraire, puisque la main d’œuvre pullule et son coût est dérisoire. Autant donner du boulot à davantage de personnes.

Le nouveau lieu de l’Alliance est vraiment chouette : jolie maison, grand terrain loin de la rue, espace calme, grande terrasse en briques rouges, grands arbres (en fleurs en ce moment !), un pur bonheur au cœur de KTM. On se croirait en Provence.

Chantal, la directrice, a manifesté reconnaissance et admiration pour ma prestation. La plupart des convives ont dit vouloir revenir, certains ont ajouté que je pouvais faire ça trois fois par semaine ! Ils étaient franchement déçus que ce soit exceptionnel.

Bonne expérience et qui sait, peut-être la graine d’un projet de restaurant à Thamel vient-elle d’être plantée en cette douce terre népalaise...

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